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Jacques Loquet, à Cœur vaillant

On vient chez lui pour acheter du lait frais. On en ressort bouleversé par tant d’histoires, d’anecdotes et de vérités, avec la furieuse envie d’accompagner le bonhomme jusqu’au point de vue du Cœur de Voh.

Aujourd’hui à la retraite, Jacques Loquet, président de l’association Patrimoine et histoire de Voh est, à son corps défendant, un personnage incontournable du village. A 62 ans, le « retraité actif » occupe le terrain. S’il a rangé la politique dans l’armoire aux souvenirs, il défend aujourd’hui encore ses idées, celle, notamment, d’un destin commun. En cela, il se veut rassembleur en ouvrant les portes de son association à toutes les ethnies alentour.
Chaque jour, et le week-end encore, les métros de passage poussent la grille de sa maison où se prélassent, sans s’opposer, un chat noir et un chien blanc. Les visiteurs viennent chez lui parce qu’il figure dans les guides touristiques, parce qu’on le cite quand on cite le Cœur de Voh, parce qu’il transporte ses invités sur place et même ailleurs. Ailleurs, ou plutôt à une autre époque. Son credo : « Mieux comprendre notre passé nous permet de mieux appréhender notre présent afin de construire notre avenir », en travaillant « avec et pour les gens »
Surtout, Jacques Loquet se plaît à vous démontrer que son lait, frais, peut permettre de sauver son Cœur, malade. Le réchauffement de la planète menace le patrimoine naturel. Il confie vouloir « faire évoluer les mentalités », en œuvrant dans de nombreux projets comme celui du Koniambo, en allant à la rencontre des scolaires, en parlant développement, protection du lagon, énergies renouvelables, etc.

L’empêcheur de tourner en rond

L’homme prône le respect des autres, de la nature, il transpire la générosité.
L’écologie est son combat depuis qu’il travaille sur les mines. Depuis qu’à 16 ans, il a quitté l’école, « injustement », pour entrer à la SLN, à Thio, comme apprenti. Il finira sa carrière avec le siècle comme chargé de mission. « C’est durant ces années que j’ai beaucoup appris sur la pollution », confie-t-il en levant les yeux et l’index sur un morceau de choix, un combat gagné contre l’industrie et les forces de l’ordre : la protection de la forêt de Ny et ses kaoris centenaires. Leader de l’UC, « compagnon de Jean-Marie Tjibaou » comme il se définit encore, emprisonné un temps « mais relaxé », il quittera la scène politique, le cœur gros, en fermant à clef les portes de son bureau à la SLN. Ce sera pour mieux s’investir dans l’associatif et l’environnement, en revenant à Voh, le 1er janvier 2000.
Cinquante-cinq ans jour pour jour après y être né, quarante-six ans après en être parti, « mon père, mineur lui aussi, a été déplacé à Thio dans les années cinquante ». Doucement, il s’y fera une place, pour finalement entrer dans la peau de ce personnage incontournable, de cet « empêcheur de tourner en rond », de ce militant de l’écotourisme, du commerce équitable, de la distillation du savoir. Yann Arthus-Bertrand est passé chez lui voici peu. Comme à nous, il lui a démontré que le lait importé d’Australie par avion, puis amené en camion en Brousse, détruisait à petit feu son Cœur de Voh. On y revient, toujours : « La production de gaz, l’effet de serre, la décroissance dans le sens dynamique… »
Volubile, Jacques Loquet s’arrête net pour répondre au téléphone. Demain, il accueillera un couple de touristes sur sa terrasse où, sur une ardoise, on peut lire une citation de l’Abbé Pierre, que l’homme d’église qu’il est, aussi, a faite sienne : « J’aime mieux vivre illégalement que mourir légalement »                     

Stéphane Sisco

je me suis permise de faire un copier/coller,du quotidien de Nouméa, sur le portrait de cet homme.. qui voudrait une nature encore belle... Si vous allez sur cette ile un jour, et en brousse: alors faites une petite halte chez ce monsieur..

Comments

[Madonna]

Bonjour Jacques Loquet, je suis en Zoeillie, mais, a houa ! Mon cœur est a Pouepai, si tu passe devant le cimetière, arrête toi une minute sur la dernière demeure de mon amis Raoul, et dis lui que je ne l oublie pas. Si tu rencontre Fino, Tout noir, ou Jocelyn, fais leur par de tout mon amitié. J Marc.