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sourire toujours!!
8 août 2007

..LU DANS LE QUOTIDIEN DE LA BAS....

....Ils   habitent le centre-ville depuis peu ou depuis au moins trente ans. Les uns vivent dans l'un des immeubles rénovés vers le quai Ferry, les autres dans une des maisons restantes qui se remarquent à peine. À eux deux, ces couples assurent le lien entre ce qu’était le quartier et ce qu’il sera demain. Entre-temps, le centre-ville aura vécu des heures fastes (voir ci-dessous) et des heures noires, après les Événements.
Les premiers, Yvette et Jean Betfort, résident non loin du cinéma le Rex depuis 1970, dans une maison familiale bâtie sur un terrain acheté en 1938. Autant dire que ce couple a été le témoin de tous les changements. Ensemble, ils allaient danser au Tivoli dans les années 1950 -1960, faire leurs courses à la boucherie Ballande au coin des rues d'Austerlitz et de l'Alma. « Au marché qui se situait place Rolland, on achetait des poissons vivants !, se souvient Yvette. Petite, j'allais au terrain de basket à la place de la bibliothèque Bernheim, avec ma mère. On rencontrait les amis le soir. »

Des loyers moins chers que dans le sud

Jean, lui, jouait au foot sur le premier terrain installé quai Ferry. Jamais ils n'ont pensé à déménager. « La mer ce n'est pas loin. C’est un bon environnement car ici on est au centre de tout, la place des Cocotiers est
extrêmement jolie. Mais avec tous les immeubles qui se construisent, je me demande comment on va circuler ! » S’ils ne souffrent pas du bruit des voitures, c’est surtout les cris des jeunes qui sortent de l’une des deux boîtes de nuit encore ouvertes au centre-ville qui les empêchent de dormir.
Gaël, 30 ans, et Elodie, 21 ans, dorment bien, eux. Installés rue Jean-Jaurès depuis deux mois, ils ont d’abord souhaité vivre ici, dixit Gaël : « Je voulais me rapprocher de mon travail, à Numbo. En habitant là, je suis à contresens de la circulation, le matin et le soir. Et puis, notre appartement donne sur une cour intérieure, c’est plutôt calme. » Un garage pour la voiture et voilà comment on peut apprécier d’être une âme du cœur de ville : « Oui, mais on habite un appartement neuf dans un immeuble rénové, ce n’est pas le cas partout. » Des réhabilitations et autres constructions sont en cours et les logements intéressent de plus en plus les jeunes familles, tout simplement parce que les loyers sont moins chers que dans le sud de Nouméa.
Le gros bémol reste la vie, le soir. Ou l’absence de vie, le soir : « Tout est ouvert quand on travaille, reprend Gaël. Alors que ce serait agréable d’aller se promener sans prendre la voiture. » Yvette et Jean n’entendraient alors que des cris d’enfants qui jouent.

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Quand le cœur avait une âme

Le centre-ville il y a trente ans, c'était le Prisunic, la grande surface branchée, le magasin Barrau et son escalator, Marlène et son premier ascenseur, les braderies qui ressemblaient à de grandes kermesses. C'était la ville-village avec son vieux marché place des Cocotiers, le Rex et le Liberty qui abritaient nos amours adolescentes devant des nanars de momies ou de cape et d'épée. C'étaient les mercredis après-midi passés à traîner dans les rues, en bande, ou les soirées rue de l'Alma à regarder la télé devant la vitrine de Ballande.
Et les garçons qui venaient tourner autour de l'école Saint-Joseph de Cluny dans l'espoir d'apercevoir les collégiennes en jupette grise et strict chemisier blanc. Et les bagarres entre gamins d'écoles ennemies sous le vieux tamarinier du City.
C'était la vieille bâtisse de la bibliothèque Bernheim, sombre et silencieuse, qui se prêtait si bien aux histoires de fantômes qu'on lisait allongés sous les grands arbres. C'était aussi le Saint-Hubert, le Bearno et le Bambino avec leurs glaces et milk-shake parfumés, les magasins chinois, les flamboyants dont la floraison, guettée par tous les écoliers, annonçait les vacances.
Les
courses du samedi matin au centre-ville étaient attendues comme une fête, avec l'espoir de rentrer à la maison les bras chargés de paquets.
C'était surtout moins de béton, de pots d'échappement, de bruit… Et paradoxalement, plus de vie, de couleurs, de senteurs odorantes.
C'était le cœur de Nouméa, quand Val-Plaisance, Magenta ou la Vallée-des-Colons résonnaient encore comme des noms de villages.

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Dimanche, c’est ville morte

La nature ne supporte pas le vide. Sauf le dimanche dans le centre-ville de Nouméa. Une fois par semaine, la capitale prend des airs de ville du far west. En se promenant dans les rues désertes, on imaginerait presque les portes battantes et le tourbillon des brindilles sur le bitume. À l’heure où la ville se vide, seules quelques personnes s’aventurent sur les pelouses désertées de la place des Cocotiers. Certains dansent discrètement sur la tête au son du hip-hop tandis qu’en face, les plus anciens pointent le cochonnet. Les insatiables boulistes sont fidèles au rendez-vous. Dans la ville morte, le cœur du boulodrome continue de battre.

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En deux mots

• En 2004, la population du quartier était de 2 409 habitants. De tous les quartiers de Nouméa, le centre-ville est le plus riche en monuments historiques. Parmi les plus caractéristiques :

• La fontaine Céleste : installée sur la place des Cocotiers depuis 1894, elle constitue le point zéro de tous les kilométrages de la Grande Terre.

• La cathédrale Saint-Joseph : les travaux de terrassements nécessaires à son édification ont débuté en 1876 et se sont terminés bien plus tard. La cathédrale, avec ses deux tours de 25 mètres de haut, n’a été achevée qu’en 1893.

• Le musée de la Ville : ce bâtiment de style colonial a accueilli le premier établissement bancaire de Nouvelle-Calédonie. Il abrita ensuite la mairie de Nouméa, de 1880 à 1975, puis le syndicat d’initiative.

• L’hôpital Gaston-Bourret : il porte le nom d’un médecin militaire de Nouméa mort en 1917 suite à une manipulation d’un bacille pesteux. Construit en 1870, cet hôpital militaire prend le statut d’hôpital colonial en 1897. Mais il ne devrait plus rester longtemps en centre-ville. En 2012, l’intégralité des soins seront dispensés dans le futur médipole de Koutio.

yate  lac_de_yat_ 

Oui,j'ai "piqué "toutes ces notes dans le journal de LA BAS: les nouvelles calédoniennes : à la lecture de tous ces noms, mes pensées, mes souvenirs ont vagabondé pendant un bon moment..hummm!!!! ces flamboyants en fleurs!!! qui sentaient bon la venue des grandes vacances scolaires..

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Commentaires
N
Je viens seulement de découvrir ce post...comment a-t-il pu nous échapper ? Je suis impatiente de lui (l'doudou) faire lire cet article et woir sa tête à l'évocation de tous ces moments de vie... il y a 30ans exactement !<br /> Merci encore une fois Manola !<br /> la zm
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T
C'est vrai qu'à la lecture de ces lignes je me prends à sourire ! Et là je me souviens de notre réaction de voir le centre ville désert à 22.30 !!! Pas un bruit, pas un chat sauf un pauvre monsieur qui titubait après avoir taquiner la bouteille carrée ! Mais que font les nouméens les soirs d'été ??? Cela nous avait fait une drôle d'impression ! Le centre ville désertique alors que dans la journée il grouille de monde ! Mais j'aime à me rappeler ce doux paroxysme d'un beau soir d'été ! Surtout que nous venions de quitter la Baie des citrons ...<br /> Ah cet article nous transporte vers le coeur de l'histoire de cette merveilleuse cité. Que j'aime et que je n'ai pas pu malheureusement découvrir entièrement ! Faudrait une vie maintenant pour le faire ! HAAAH<br /> Bises<br /> TiteZa
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M
..ça m'a fait vachement du bien de lire ces noms.. je revoyais ma petite vie de nouméenne.. hummm! c'est trop bon ça!!!! <br /> tata Marc.
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L
Merci Manola pour ce recapitulatif sur Noumea.<br /> Tout est juste. Il n'y a rien d'invente.<br /> Merci pour la ballade.<br /> A plus. Marc
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